Neurosciences, psychologie cognitive et préparation mentale

Depuis quand?

Derrière les prouesses physiques des athlètes se cache une performance mentale encore plus impressionnante, préparée des années durant, et devenue un nouvel enjeu pour le haut niveau. L’intérêt pour la psychologie du sport est né au début de XXe siècle avec les écrits de Pierre de Coubertin. Ces réflexions ont rencontré l’engouement de l’armée américaine, qui a enrôlé dès 1941 celui que l’on considère comme le premier « préparateur mental » à part entière, Bud Winter, chargé de regonfler le moral des pilotes engagés dans la terrible bataille de Pearl Harbor. Depuis, le souci de la santé psychique a gagné les sportifs européens, aujourd’hui accompagnés, pour les meilleurs d’entre eux, par des coachs spécialisés. Grâce à des méthodes dont la science a prouvé l’efficacité, les champions entraînent leur esprit à contrôler les émotions, réduire le stress, mieux gérer la douleur et mettre en place la concentration nécessaire pour parvenir à des performances optimales.

Approche par le bien-être

Les méthodes sont basées sur le bien-être. L’athlète doit s’assumer, reconnaitre ses émotions, les vivre et les gérer. Ce petit supplément d’âme pousse à se sublimer, réussir. L’ancrage d’un souvenir chargé en émotions et d’un mot qui définit positivement ses capacités, sera déclencheur et un raccourci pour réactiver ce dont le corps a besoin.
Lors des séances d’entrainement, l’athlète mobilise plusieurs zones de son cerveau pour ancrer ce souvenir : le cortex visuel va stocker les images en lien avec l’entrainement (machines de musculation), le cortex auditif enregistre les sons environnants (bruit des poids), le système limbique enregistre l’émotion et l’énergie positive lors des séances, l’hippocampe qui joue un rôle important dans l’apprentissage va mémoriser ce souvenir au mot ancré. Tous ces éléments ancrés n’attendent plus que le rappel de ce mot pour être réactivés et agir sur le corps pour en libérer l’énergie associée. C’est un chemin neuronal simple et efficace qui lui permet de rappeler la ressource de manière immédiate.

Comment les champions apprivoisent-ils la douleur?

Reconnaitre la douleur sur une échelle de 1 à 10, les tester et les gérer implique une stratégie d’ajustements à la douleur qui passe par une série de questionnements.
Il y a la pensée magique qui permet de se dissocier de la douleur comme imaginer passer la ligne d’arrivée ou les stratégies de coping (adaptation).

Comment supporter le stress?

 Le stress est un excellent allié s’il est géré. Le stress est une réaction physiologique saine et nécessaire du corps face aux attaques qui lui sont infligées. Une cascade hormonale se produit. Elle part du cerveau puis dans le sang par les surrénales (cortisol et adrénaline) qui mobilisent de l’énergie pour faire face à la menace. Il faut donc convertir ces sensations, ces tensions, cette anxiété en énergie et concentration accrue donc en bon stress.

Grâce à la méditation?

Le rythme cardiaque et la pression sanguine diminuent. Le cortisol lié au stress diminue aussi. Le cerveau se transforme. L’athlète gagne en calme et lucidité. Un débutant qui ferait 40 minutes de méditation pendant 8 semaines aurait un gain clair de matière grise dans l’hippocampe. Plus il médite et plus son cerveau mémorise.
Les connections entre l’hippocampe et le cortex primaire sensoriel (région qui réceptionne les sensations en permanence des différentes zones du corps) augmentent et permettent en cas de stress d’avoir une plus grande facilité à se dissocier et d’accueillir ces pensées stressantes avec une ouverture d’esprit, de la curiosité et avec détachement donc de diminuer la charge émotionnelle liée au mauvais stress.

Combiner des méthodes

La visualisation (imagerie motrice) et la méditation permettent de rejouer tous les détails des entrainements de l’athlète pour se créer une bulle de confort au niveau de ses sensations corporelles, tactiles, auditives.
L’activité neuronale, observée dans le système moteur est comparable lorsqu’elle est imaginée ou exécutée. C’est pourquoi la neurostimulation favorise le développement de l’hyperplasticité et de l’habileté à apprendre de nouvelles acquisitions motrices et gestes techniques.

Il existe de nombreuses méthodes pour doper les performances sportives. La kinésiologie, le yoga, la sophrologie, la gestion de la respiration, l’hypnothérapie, le travail de concentration, etc. C’est un travail qui prend du temps et doit être fait régulièrement. Le cerveau est la clé de la performance.

 

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